A L’ORIGINE :

Sur le versant ensoleillé des collines de Gâtine, ce ne fut tout d’abord qu’une source au milieu d’un bois sacré où nos ancêtres venaient rendre leur culte au dieu Hercule. C’était le “Montercle”. Les premiers chrétiens, au 4ème siècle, en bons psychologues, remplacèrent le temple au dieu fort par une chapelle placée sous le patronage du Grand Saint Christophe que la légende dorée décrira comme un géant.

Sur le flanc de cette longue colline, au centre du bourg, la famille des Chasteigner fit construire un château fort et bientôt la paroisse qui était désignée jusqu’alors sous le nom de “Saint Christophe du bois” fut connue sous celui de Castaneria, forme originelle de notre actuelle “Châtaigneraie”.

Durant plus de trois siècles, les Chasteigner furent seigneurs de La Châtaigneraie. Les descendants de Gislebertus Castanéi, (cité en 1069) le plus connu du nom, s’illustrèrent maintes fois tant par leurs alliances avec les plus grandes familles que par leurs traités et leur générosité envers les monastères.

AU MOYEN-AGE :

Au 14ème siècle, à la mort de Thibault VI, la branche des Chasteigner de La Châtaigneraie tomba en quenouille. En effet, le défunt n’avait que deux filles, toutes deux mariées dans la famille des De Vivonne.

Les De Vivonne portèrent le renom de La Châtaigneraie dans toute la province et même jusqu’à la cour du roi de France.

Renault 1er De Vivonne fut nommé sénéchal du Poitou par le roi. Sa saine administration le fit surnommer “Le bon Sénéchal”.

Parmi sa descendance, notons André de Vivonne qui, après avoir été lui aussi Sénéchal du Poitou, devint Lieutenant Général de l’Armée de Bretagne. Il participa aux guerres d’Italie et s’illustra à la prise de Naples. Il servit successivement Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François 1er qui le fit Chambellan et Gouverneur du Dauphin.

Un de ses autres fils, François, fit connaître le nom de La Châtaigneraie bien au-delà des frontières par un duel fameux en 1547 où il fut vaincu dans l’honneur par Chabot, seigneur de Jarnac. Contrairement à l’opinion commune, le trop fameux coup de Jarnac fut une passe d’escrime que l’on peut, sans doute, qualifier de botte secrète mais sûrement pas de traîtrise.

Si la famille des De Vivonne resta toujours fidèle au catholicisme, nombreux furent les habitants de notre cité à se convertir à la Réforme.

UNE PERIODE TROUBLEE :

Durant les guerres de religion, La Châtaigneraie eut beaucoup à souffrir des luttes fratricides. Son église Saint Christophe du Bois fut pillée et en 1623, Charles de Vivonne fonda sur ses ruines un couvent de Jacobins. La chapelle du château dédiée à Saint-Jean devint église paroissiale. Notre actuelle église Saint-Jean fut construite au siècle dernier sur l’emplacement de cette antique chapelle seigneuriale.

Quand mourut le dernier seigneur De Vivonne, La Châtaigneraie tomba à nouveau dans l’oubli. Son unique héritière, Andrée se maria à François, Duc de la Rochefoucaud. Le nouveau propriétaire de La Châtaigneraie n’était autre que le futur auteur des Maximes qui devait écrire “N’aimer guère en amour est un moyen assuré pour être aimé”.

Aimait-il sa femme, Andrée de Vivonne ? Ses démêlés conjugaux permettent d’en douter ! En tout cas, il n’aimait pas sa châtellenie, puisqu’il n’y résidait pas et qu’en 1651, il la vendit à Denis Marin. Et, par ventes successives, La Châtaigneraie passa de mains en mains, pour aboutir à la fin de l’Ancien Régime, dans celles de la maison d’Asnières.

C’est en 1698, que le roi créa chez nous un tribunal royal, le bailliage de Vouvant séant à La Châtaigneraie. Le bailliage amena dans nos murs de nombreux fonctionnaires tels que sénéchal, procureurs, conseillers, avocats, greffiers, sergents, huissiers, notaires, geôliers…

Aux 16ème siècle, les tisserands étaient très nombreux à La Châtaigneraie. Huit cents métiers battaient alors aux environs. Le commerce d’étoffe qui se faisait alors avec le Canada, amena nos compatriotes au contact des négociants et armateurs protestants de La Rochelle.

Au 17ème siècle, la défaite des protestants et surtout la révocation de l’Edit de Nantes qui provoqua le départ de beaucoup de maîtres tisserands ruinèrent l’industrie textile de notre région.

Pour mémoire, rappelons l’atroce massacre des protestants à la chapelle de La Brossardière le 13 août 1595.

LA REVOLUTION :

En 1789 à l’aube de la Révolution, La Châtaigneraie se caractérisait par le nombre important de ses bourgeois, hommes de loi, mais aussi : marchands, chirurgiens, apothicaires et autres.

Au contraire des paysans de notre Bas-Poitou qui vivaient alors volontiers en autarcie, sans autre information que les sermons du dimanche, ces gens, relativement instruits, étaient ouverts aux idées nouvelles et avaient lu les philosophes.

Durant tout le conflit, la population bourgeoise de La Châtaigneraie est plutôt républicaine. Tout autour d’elle, la plupart des paysans soutient la cause catholique et royale.

La Châtaigneraie fut attaquée et prise par la Grande Armée Vendéenne le 13 Mai 1793. Les paysans saccagèrent les bâtiments administratifs et la demeure des principaux partisans de la Révolution. Prise et reprise, tour à tour, par les deux parties, elle fut bientôt une place forte de la république.

En mai 1794, au moment des colonnes infernales qui ravagèrent la Vendée, un arrêté du Comité de Salut Public ordonnant la destruction de La Châtaigneraie fut remise au Général Républicain Becker. Celui-ci au risque de sa vie, eut le courage de ne pas obéir. C’était, disait-il, perdre un centre important pour les informations de l’armée. L’ordre, grâce à son intervention, fut révoqué et La Châtaigneraie sauvée des ruines.

En 1815, durant les troubles sérieux qui ensanglantèrent la Vendée, à la fin des « Cent Jours », le général Lamarque fut chargé de la pacification. De passage dans notre ville avec son état-major, il fut surpris de trouver La Châtaigneraie en fête. « Vous dansez ici et La Vendée est en feu », dit-il à un aubergiste. « Mais mon général, les oiseaux chantent bien entre les coups de fusils». Et Lamarque de conclure : « Cette Châtaigneraie, c’est un nid de rossignols sur un baril de poudre ».

EPOQUE CONTEMPORAINE :

Au 19ème siècle, La Châtaigneraie changea complètement :

  • Les routes principales en 1840
  • Les halles en 1857 (démolies en 1973)
  • L’église en 1874
  • Les châteaux : Le Châtenay et Les Cèdres en 1875
  • L’hospice en Vendéthèque en 2013
  • La maison Lionnet en 1874
  • La gare, le train, le pont de Coquilleau en 1885
  • Le service d’eau, l’électricité, au début du 20ème

Depuis cette époque de haine et de sang, la population de La Châtaigneraie se répartit toujours de façon équilibrée entre les diverses opinions politiques.

HISTORIQUE DES MAIRES :

Retrouvez la liste de tous les maires de la Châtaigneraie de 1952 à aujourd'hui : :

Municipalité élue en 203 :
CHAIGNEAU Marie-Michelle, Maire
GIRARD Laurence, Maire-Adjoint
ALBERTEAU Alain, Maire-Adjoint
GUILLOT Claire, Maire-Adjoint
GALLAIS Guillaume, Maire-Adjoint
GODET Edwige, Maire-Adjoint

Maire en 2020 : BENOIT Marie-Jeanne
Maire en 2016 :
MAUPETIT Nicolas
Maire en 2014 :
BONNEAU Joseph
Maire en 2008 :
BOISRAMÉ Bernard
Maire en 1995 et 2001 : HERBOUILLER Marie-Christine
Maire en 1989 : GENDRILLON Bernard
Maire en 1971 et 1983 : BONNEAU Claude
Maire en 1952 et 1965 : POUPONNOT Marcellin