Une plaque commémorative pour Marie Thiré

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, la commune comptait un nombre important d’artistes peintres. Parmi eux, Marie Thiré, mise à l’honneur samedi 7 avril.

A la suite des travaux d’entretien dans le cimetière, le tombeau de la famille Thiré avait été déclaré en état d’abandon. L’association locale des Amis du peintre Félix Lionnet, alertée par Jean-Claude Courilleau, l’un de ses membres, a tenu à prévenir les élus de l’importance de ne pas faire disparaître les traces de l’artiste Marie Thiré. Le monument qui menaçait la sécurité du public a été détruit, mais les sépultures ont été conservées dans un caveau neuf au même emplacement.

Grâce à l’intervention de l’association, une plaque sur pupitre

commémore désormais le souvenir de Marie Thiré,

peintre reconnue.

Marie-Jeanne Benoit, responsable du cimetière au moment des faits et le maire Nicolas Maupetit, ont rassemblé, samedi, les Amis de Lionnet au cimetière pour officialiser l’installation de cette plaque.

Comme l’a rappelé Jean-Claude Courilleau, Marie Thiré est née le 28 juin 1880 à La Châtaigneraie, où ses parents étaient épiciers en gros. Boursière à l’école Élisa-Lemonnier à Paris, elle accède aux techniques de la miniature dont elle se fait une spécialité. On lui doit aussi des portraits et des paysages.

Elle expose à Paris dans divers salons : les Artistes français, les Beaux-arts, les Indépendants, la Miniature, les Femmes peintres… Ses talents sont reconnus et sa notoriété grandit. Elle devient titulaire de la médaille d’argent grand modèle du ministère du Commerce pour son travail de décoratrice et de la rosette de l’Instruction publique. La mairie de La Châtaigneraie possède deux de ses oeuvres : Le vieux berger et Un cimetière oriental. En ville, rue du Docteur-Epron, une placette porte son nom.

Historien local, Bernard Gendrillon se souvient de cette femme « plutôt originale, qui vivait entre Paris et La Châtaigneraie. Elle avait une voiture et était toujours habillée comme un homme avec un pantalon de cheval et une veste, ce qui n’était pas courant pour les femmes de son époque ». Elle habitait alors une maison située au fond d’un passage, au 13 de l’actuelle rue Gabriel-Briand. « Elle avait fait construire une petite tour dans son jardin et elle y montait au soleil couchant pour jouer du violoncelle, plutôt mal, aux dires des mélomanes qui l’ont connue. » Elle est décédée le 14 mars 1956, à l’hôpital de Fontenay-le-Comte.